dimanche 28 juin 2015

La conduction auriculo-ventriculaire


LES ÉLÉMENTS ANATOMIQUES :

Les éléments anatomiques servant de support à la transmission de l'excitation d'origine auriculaire aux ventricules sont représentés dans le schéma 1.



On trouve successivement :

• le noeud de Tawara ou noeud auriculo-ventriculaire, situé à la partie basse de l'oreillette droite et constitué de fibres spécifiques enchevêtrées les unes dans les autres ;
• le tronc du faisceau de His qui prolonge en avant (et non par en bas) le noeud de Tawara. Long d'un centimètre, il se divise rapidement en ses deux branches, droite et gauche. Il est constitué de fibres parallèles les unes aux autres ;
• les branches du faisceau de His chevauchent le septum interventriculaire comme les jambes d'un cavalier. La droite prolonge directement le tronc, descend le long de la face droite du septum interventriculaire et se termine au pilier antérieur de la tricuspide, donc assez bas dans le ventricule droit. La gauche se ramifie très rapidement en un mince ruban étalé sur la face gauche du septum interventriculaire. Il est parfois possible de distinguer deux hémi-branches, l'une antérieure, l'autre postérieure, mais cette division est plus artificielle que réelle.

MÉCANISME NORMAL DE LA CONDUCTION

Il est représenté dans le schéma 2 :





• les deux premières lignes horizontales représentent l'activation auriculaire, désignée par une flèche verticale à laquelle correspond l'onde P ; (espace « A ») ;
• la troisième ligne horizontale délimite la conduction auriculo-ventriculaire proprement dite (espace AV). A ce niveau, l'excitation est :
 — canalisée obligatoirement par le noeud de Tawara et le tronc du His ;
 — ralentie physiologiquement dans le noeud auriculo-ventriculaire puis accélérée à nouveau dans le tronc du His ;
 — répartie simultanément dans les deux branches du His. Dans cet espace AV, la flèche oblique correspond à la conduction dans le noeud et le tronc du His. La durée totale du processus de conduction qui débute au noeud sinusal et se termine à l'attaque des ventricules par l'onde d'excitation oscille entre 12 et 20 centièmes de seconde.

CONSÉQUENCES ÉLECTROCARDIOGRAPHIQUES

• L'électrocardiogramme de surface n'enregistre aucune onde, ni positive, ni négative, mais simplement un segment de tracé plat qui fait suite à l'onde P précédente. Il correspond à la conduction auriculo-ventriculaire proprement dite. En pratique, on y rattache l'onde P, d'où le nom  d'intervalle PR qui englobe à la fois la durée de l'onde P et le court intervalle qui lui fait suite.

• Seule l'électrocardiographie endocavitaire permet . de détecter et d'enregistrer le phénomène électrique bref qui traduit le passage de l'onde d'excitation par le tronc du His. Cette exploration est le fait de centres spécialisés, mais elle est actuellement de pratique courante. Elle renseigne sur le siège des blocs AV.

LES VOIES DE CONDUCTION ACCESSOIRES

La jonction AV peut se faire par des voies inhabituelles, dites accessoires, court-circuitant les voies normales de conduction (schéma 3). Ces voies sont rares, elles n'existent que chez certains sujets, mais elles expliquent une arythmie bien particulière décrite par Wolff, Parkinson et White qui l'ont baptisée de leurs noms.



Elles peuvent exister :
• entre le myocarde auriculaire et ventriculaire à la partie externe des orifices auriculo-ventriculaires (faisceau de Kent) ;
• entre le tissu auriculaire et le tronc du His ;
• entre le tronc du His et le septum interventriculaire (fibres de Mahaim).



J. Hertault, Chef du Service de Cardiologie, CHR Nîmes, 30006 Nîmes Cedex, BP N° 26.
TEMPO MÉDICAL AFRIQUE / N° 38 — Mai 1983

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